Deux modèles en médecine :
Pasteurien : une cause -> une conséquence. On soigne la cause. On soigne la conséquence.

Claude-Bernardien : Il manque quelque chose qui protège. On doit améliorer la protection. Exemple : dans le cancer on ne cherche pas à tuer les tumeurs systématiquement, mais à améliorer le système immunitaire, ou à affaiblir les cellules cancéreuses sans abîmer les autres cellules.

La toxicomanie a l’air de répondre à ces deux modèles potentiels :

Pasteur : Sevrage, on retire la cause (l’alcool) : vous guérissez.

  • Cela ne fonctionne pas. Les gens recommencent à boire.

Alors on cherche une autre cause (si on admet que la toxicomanie est une maladie) : ce sont les gens qui ne sont pas bien.

Claude Bernard : On cherche les causes profondes et multiples de la toxicomanie pour protéger / prévenir / empêcher les rechutes.

TOXICOMANIE : DÉPEND DE LA MÉDECINE ?

 La toxicomanie n’est pas considérée par certains (groupes de pensée, patients, etc.) comme dépendant du domaine médical mais plutôt du domaine des sciences humaines (philosophie, sociologie, etc.).

Sociologie : Les drogues sont un lien social (tabac, alcool, appartenance au groupe) Mais également source de marginalisation (toxicomanes).

MALADIE :

Comment définir que la toxicomanie est du ressort de la maladie ? Comment sait-on la différence entre une manifestation (quelqu’un qui achète des jeux à gratter ou quelqu’un qui ne fait que ça de la journée) ?

Dans le modèle Anglo-Saxon, on considère que c’est une maladie s’il y a une conséquence :

  • Si tu joues à des jeux de temps en temps cela ne nuit pas. Si tu arrêtes de travailler, que tu te ruines, que tu ruines ta famille, et que tu ne peux pas t’en empêcher, c’est une maladie.

Lecture géopolitique : la drogue est un système organisé par les états pour garder le pouvoir (Afghanistan, Liban). Géopolitique des drogues* Les états font semblant de vouloir contrôler la drogue mais laissent en fait les psychotropes exister. Exemple : Mohamed 6 / cannabis – générateur d’argent / achat de mirages…

!!! Les états qui ont libéralisé le cannabis aux états unis étaient les états les plus endettés !!!

* trouver les bouquins / demander à Philippe.

Le principe de la maladie toxicomanique sera défini par l’existence d’une souffrance.

Distinction entre les patients : ceux à qui ça ne pose pas de problèmes et ceux à qui ça pose problème. Et ceux à qui ça ne pose pas de problème, ça peut finire par lui poser un problème. C’est plutôt le patient qui franchit le cap. Tout le monde n’est pas malade. Ce n’est pas parce qu’on consomme qu’on est malade. Mais une fois qu’on est malade, comment on passe de la DOXA (théorie) à la PRAXIS (application d’un soin).

DOXA –> PRAXIS
PASTEUR : DOXA = DROGUE. PRAXIS = SEVRAGE.

FAUX : l’arrêt ne fonctionne que dans 10% des cas. La puissance du modèle est faible. On refuse de remettre le modèle en question. On remet en cause la personnalité des malades. « il faut vous motiver. Quand vous serez motivés vous revenez ». Le modèle s’arrête là.

CLAUDE BERNARD : modèle de l’homéostasie (toute vie humaine est un équilibre).

On corrige le déséquilibre (maintien de l’homéostasie).

On veut contrôler le poids : on se fait vomir. On veut contrôler son sommeil on prend un hypnotique. On veut calmer l’angoisse, se socialiser, etc. Au départ la toxicomanie devient un outil pour l’homéostasie.

Il y a une récompense du toxique : tension -> relâchement.

Le système tient un moment sans conséquence. Puis au bout d’un moment, on constate une rupture de l’homéostasie. Tolérance à l’alcool, aux toxiques, effets moins forts, quantités augmentées, troubles obsessionnels qui ne règlent pas les obsessions.

Raisons : Il est plus facile de contrôler les objets que les autres. On a une tentative d’évitement de l’autre par l’objet. Remplacer l’autre par un toxique. Certains toxicomanes sont très seuls car ils préfèrent un rapport à l’objet quitte à se séparer des autres, génèrent une dépendance et un manque à l’objet pour créer la récompense liée à ce manque.

Solutions dans le modèle de Claude Bernard : Psychothérapie + Substitution (le même produit mais qui n’entraîne pas le même effet).

Psychothérapie : comprendre le phénomène affectif

Substitution : s’approvisionner par une substance identique pour le cerveau mais sans les effets négatifs (effet pic vs répartition comme pour la méthadone à la place de l’héroine, effets secondaires, effets sociologiques comme le fait de faire la manche pour l’avoir, etc.)

Le toxicomane a une défaillance de son espace relationnel :
Lui vis-à-vis de lui-même + Lui vis-à-vis de l’autre

La toxicomanie appartient au spectre du contrôle des impulsions : comme l’obsession
Cycle : Idée – comportement – apaisement – phase de latence

Le lien entre le patient et le psychanalyste (psychologue) est défini comme un lien pervers.

Modèle neurobiologique : toutes les addictions ont un facteur commun qui est lié au cerveau : système de récompense / biologie des addictions.

Dans tous les cas une défaillance neurobiologique est constaté chez un toxicomane.
Lorsque l’on prend des toxiques la souplesse neurobiologique diminue.

Le système de récompense du cerveau est activé par le toxicomane. Ce système de récompense envoie des informations à tout le cerveau. Si je fume j’augmente mon taux de nicotine et également ma concentration préfrontale.

Si je suis angoissé j’active le système de récompense pour calmer l’angoisse. Le système de récompense a la propriété d’irradier toutes les régions du cerveau.

Le toxicomane choisit son toxique en fonction de l’effet qu’il attend. Il fonctionne par effet / erreur et finit par faire son choix.
Biologie des addictions.

La drogue a sa propre biologie. Le cannabis : Biologie opiacée. Contient du ligant. C’est un produit naturel qui se fixe sur un récepteur. Il s’agit d’une graisse.
Biologie des toxiques.

Le Cannabis par exemple est liposoluble : il se dissout dans le cerveau et met deux mois à se dissoudre.
Pas de sensation de manque mais effet identique à l’opiacée. Par ailleurs le cannabis se cumule. Aucun autre toxique n’a cet effet.

Cours sur l’addiction – 25 juin 2019

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